Le gouvernement multiplie les assauts contre l’État de droit, au risque de ruiner les progrès du pays ces dix dernières années.
Nous voulons l’Europe, pas la dictature. » C’est en clamant ce slogan que 5 000 Roumains ont déferlé, le 12 mai, devant le siège du gouvernement à Bucarest et dans les autres grandes villes du pays. Une population fatiguée par la corruption et les abus du pouvoir, qui trouve encore la force de protester. En Roumanie, les manifestations se succèdent depuis janvier 2017 et l’inquiétude est palpable.
Voilà dix-huit mois que le Parti social-démocrate (PSD) a fait son retour au pouvoir, à la faveur des élections de décembre 2016. Dix-huit mois de bras de fer entre un gouvernement qui attaque l’État de droit sur tous les fronts et une société civile qui s’indigne. Élus principalement par la population rurale, les sociaux-démocrates ont convaincu par leurs promesses d’augmenter les salaires et les retraites, d’investir dans les infrastructures et la santé et de réduire les impôts. Signe de l’apathie générale, seuls 39,5 % des électeurs se sont rendus aux urnes : l’un des plus bas taux de participation depuis la fin de la dictature en 1989.