Ils ont débarqué pour peupler les usines et les chantiers désertés par les ouvriers roumains partis chercher du travail en Europe de l’Ouest. Arrivés avec l’espoir d’une vie meilleure, ils ont été exploités et sont repartis. Mais une minorité s’accroche en ouvrant des commerces.
Chaque matin, du lundi au samedi, un implacable ballet se met en place sur le parking de Dragonul Rosu, l’immense centre commercial chinois de Dobroesti, banlieue nord-est de Bucarest. Des hommes poussent des chariots débordant de cartons estampillés “made in China”. D’autres chargent d’énormes paquets dans des camionnettes. Des femmes vont et viennent, de gros sacs plastiques noirs dans les bras.
Dragonul Rosu – le dragon rouge en roumain – est l’épicentre de la communauté chinoise de Roumanie et l’un des plus grands chinatown d’Europe. C’est ici que travaillent une grande majorité des 8 000 Chinois qui vivent en Roumanie. Une communauté discrète, voire secrète, mais essentielle pour l’économie roumaine.