J’ai toujours su que mon grand-père paternel, Albert, était raciste. Mais à sa mort, j’ai mieux compris pourquoi il n’avait jamais voulu dire ce qu’il avait fait pendant la guerre.
En 2007, quelques jours après l’enterrement, je vais vider l’appartement de mon grand-père avec mon père, ma mère, ma tante et mes cousines. Chacun peut prendre ce qu’il veut parmi les affaires. Rien n’a de valeur, mais Albert ne jetait rien.
Ma mère a envie de récupérer un service à thé japonais du début du siècle, assez vieillot, blanc et bleu avec un liseret doré. Mon père s’y oppose et lâche : “Il a été volé à une famille juive”. Tout le monde entend cette phrase et reste interloqué.