Depuis le début de l’année, la Roumanie est en ébullition. Corruption, passe-droits, fraude électorale… le ras-le-bol est général. À Bucarest, Causette a rencontré trois femmes, symboles d’une génération qui exige un pays irréprochable : une militante, une procureure et une élue.
Laura Codruta Kövesi est la femme la plus redoutée de Roumanie depuis qu’elle dirige la lutte anticorruption. Clotilde Armand est française, élue locale à Bucarest et bien décidée à assainir la politique roumaine. Angela Serban est activiste, en première ligne sur la mobilisation via les réseaux sociaux. Leurs combats vont dans le même sens : une Roumanie qui file droit. À l’origine de la colère des Roumains, l’adoption, le 31 janvier, d’une ordonnance d’urgence pour assouplir la législation anticorruption. Ce décret prévoyait de dépénaliser les abus de pouvoir des fonctionnaires et des hommes politiques pour les préjudices inférieurs à 44 000 euros. Cela aurait permis à des dizaines de personnes d’être acquittées. À commencer par le leader du Parti social-démocrate (PSD) au pouvoir, Liviu Dragnea, depuis les législatives de décembre 2016.